10 novembre 2007
La réalité du grenelle de l'environnement
Point de vue de José Bové:
Point de vue de lémission "Arret sur image"
Chacun se souvient, au soir du "Grenelle de l'environnement", du triomphalisme de tous les participants (et donc, par extension, des Journaux Télévisés).
Ré-écoutons par exemple comment France 2 récapitulait les acquis des tables rondes.
Durée 1mn37
Mais il semble que dans l'euphorie collective, chacun se soit laissé emporter par la griserie des effets d'annonce.
Cas d'école intéressant: comment, par "l'oubli" des détails, un résultat flou et indiscernable se pare de couleurs plus franches et plus catégoriques. On pourrait appeler ça "l'effet Grenelle".
Premier "acquis": les OGM. Ré-ré-écoutons France 2:
Durée 0mn29
France 2 : "La culture commerciale des OGM est suspendue. Une nouvelle instance indépendante rendra son expertise en attendant une future loi."
En version Sarkozy, cela donne : "Dans le respect du principe de précaution, je souhaite que la culture commerciale des OGM pesticides soit suspendue. Ceci en attendant les conclusions d'une expertise à conduire par une nouvelle instance créée avant la fin de l'année (...).
Et la preuve de cette volonté, José Emmanuel, c'est que je m'engage à ce que la France transpose au printemps 2008 la directive sur le sujet. (...) Le Grenelle pose de nouveaux principes pour encadrer la recherche et la culture des OGM. Je pense au principe de transparence. Je pense au droit à cultiver avec ou sans OGM. Je pense à l'obligation de prouver l'intérêt sanitaire et environnemental des OGM. Ces principes, Jean-Louis les inscrira dans le projet de loi de transposition. Et, au moins, il y aura une règle, la transparence. Chacun prendra ses responsabilités.
Alors, cette suspension de la culture commerciale des OGM pesticides ne signifie pas, là aussi, je veux être clair, que nous devons condamner tous les OGM, et notamment les OGM d'avenir."
A ceux qui ont compris jusqu'à quand la culture commerciale des OGM est suspendue, à quelles conditions précisément elle sera dé-suspendue, et en quoi consiste exactement le boulot de Jean-Louis, nous sommes disposés à leur offrir un abonnement gratuit.
Place aux camions. Ils seront taxés, oui, mais quand ?
Durée 0mn48
France 2 : "Les transporteurs routiers, lorsqu'ils rouleront, s'acquitteront d'une redevance".
Que dit le compte-rendu de la table ronde "mobilité et transports" ? Il évoque l' "Instauration d'une écotaxe kilométrique sur les poids lourds pour l'utilisation du réseau routier national non concédé (c'est à dire, à l'exclusion des autoroutes, NDR). Objectif : mise en place effective en 2010."
Donc, la taxe ne s'appliquera pas aux trajets des poids lourds sur autoroute, qui sont les plus fréquents.
Mais préciser "lorsqu'ils rouleront sur les routes, à partir de 2010" aurait sans doute rallongé inutilement le reportage de France 2.
A propos de la fameuse "taxe carbone", proposée par Hulot, et devenue un des enjeux centraux du "Grenelle", ré-écoutons France 2 :
Durée 0mn35
"La taxe carbone est, elle, retenue, mais à conditions d'une remise à plat de la fiscalité dans notre pays" explique sans rire le Jité.
Version Sarkozy : "Je veux poser la question du prix du carbone. (...) Le Grenelle a conclu à la nécessité d'étudier la création d'une taxe "climat-énergie", c'est-à-dire une taxe sur les énergie fossiles.
Je veux poser les principes suivants : Je suis contre toute fiscalité supplémentaire qui pèserait sur les ménages et les entreprises. Il n'est pas question d'augmenter le taux de prélèvements obligatoires. Et le gouvernement est contre tout prélèvement sur le pouvoir d'achat des ménages. Tout impôt nouveau doit être strictement compensé. (...) La fiscalité écologique ne doit pas se résumer à une compilation de petites taxes. Il faut une profonde révision. L'objectif est de taxer plus les pollutions, notamment les énergies fossiles, et de taxer moins le travail.
Je m'engage à ce que la révision générale des prélèvements obligatoires se penche sur la création d'une taxe "climat-énergie" en contrepartie d'un allègement de la taxation du travail pour préserver la compétitivité (...) et pour préserver le pouvoir d'achat (...).
A chacun de nos @sinautes de conclure si, compte-tenu de ces conditions, il estime que la symbolique taxe a une chance d'être, oui ou non, "retenue".
Enfin, une des annonces-phare: l'arrêt des constructions d'autoroutes (annonce faite quelques jours avant la fin du Grenelle). Ecoutons les cris de triomphe de TF1 et France 2.
Durée 0mn28
TF1 évoque "l'arrêt des projets autoroutiers". "Autre annonce surprise, renchérit France 2, le gel des constructions d'autoroutes et d'aéroports."
Mais la table ronde "mobilité et transports" introduisait un bémol de taille: "les nouvelles infrastructures routières et autoroutières seront limitées à la résolution des cas de sécurité et de congestion, ou d'intérêt local. Ce principe s'appliquera avec bon sens."
On peut parier que "l'intérêt local" est promis à un bel avenir.
Comme le rapportait Le Canard enchainé de la semaine dernière, le ministre des transports, Dominique Bussereau, a commencé à appliquer ce principe "avec bon sens" en réaffirmant discrètement dans le quotidien Sud-Ouest, alors que les tambours du Grenelle battaient son plein, son accord au projet d'autoroute Langon-Pau.
(Enquête de Aurélie Windels)
Point de vue de lémission "Arret sur image"
Chacun se souvient, au soir du "Grenelle de l'environnement", du triomphalisme de tous les participants (et donc, par extension, des Journaux Télévisés).
Ré-écoutons par exemple comment France 2 récapitulait les acquis des tables rondes.
Durée 1mn37
Mais il semble que dans l'euphorie collective, chacun se soit laissé emporter par la griserie des effets d'annonce.
Cas d'école intéressant: comment, par "l'oubli" des détails, un résultat flou et indiscernable se pare de couleurs plus franches et plus catégoriques. On pourrait appeler ça "l'effet Grenelle".
Premier "acquis": les OGM. Ré-ré-écoutons France 2:
Durée 0mn29
France 2 : "La culture commerciale des OGM est suspendue. Une nouvelle instance indépendante rendra son expertise en attendant une future loi."
En version Sarkozy, cela donne : "Dans le respect du principe de précaution, je souhaite que la culture commerciale des OGM pesticides soit suspendue. Ceci en attendant les conclusions d'une expertise à conduire par une nouvelle instance créée avant la fin de l'année (...).
Et la preuve de cette volonté, José Emmanuel, c'est que je m'engage à ce que la France transpose au printemps 2008 la directive sur le sujet. (...) Le Grenelle pose de nouveaux principes pour encadrer la recherche et la culture des OGM. Je pense au principe de transparence. Je pense au droit à cultiver avec ou sans OGM. Je pense à l'obligation de prouver l'intérêt sanitaire et environnemental des OGM. Ces principes, Jean-Louis les inscrira dans le projet de loi de transposition. Et, au moins, il y aura une règle, la transparence. Chacun prendra ses responsabilités.
Alors, cette suspension de la culture commerciale des OGM pesticides ne signifie pas, là aussi, je veux être clair, que nous devons condamner tous les OGM, et notamment les OGM d'avenir."
A ceux qui ont compris jusqu'à quand la culture commerciale des OGM est suspendue, à quelles conditions précisément elle sera dé-suspendue, et en quoi consiste exactement le boulot de Jean-Louis, nous sommes disposés à leur offrir un abonnement gratuit.
Place aux camions. Ils seront taxés, oui, mais quand ?
Durée 0mn48
France 2 : "Les transporteurs routiers, lorsqu'ils rouleront, s'acquitteront d'une redevance".
Que dit le compte-rendu de la table ronde "mobilité et transports" ? Il évoque l' "Instauration d'une écotaxe kilométrique sur les poids lourds pour l'utilisation du réseau routier national non concédé (c'est à dire, à l'exclusion des autoroutes, NDR). Objectif : mise en place effective en 2010."
Donc, la taxe ne s'appliquera pas aux trajets des poids lourds sur autoroute, qui sont les plus fréquents.
Mais préciser "lorsqu'ils rouleront sur les routes, à partir de 2010" aurait sans doute rallongé inutilement le reportage de France 2.
A propos de la fameuse "taxe carbone", proposée par Hulot, et devenue un des enjeux centraux du "Grenelle", ré-écoutons France 2 :
Durée 0mn35
"La taxe carbone est, elle, retenue, mais à conditions d'une remise à plat de la fiscalité dans notre pays" explique sans rire le Jité.
Version Sarkozy : "Je veux poser la question du prix du carbone. (...) Le Grenelle a conclu à la nécessité d'étudier la création d'une taxe "climat-énergie", c'est-à-dire une taxe sur les énergie fossiles.
Je veux poser les principes suivants : Je suis contre toute fiscalité supplémentaire qui pèserait sur les ménages et les entreprises. Il n'est pas question d'augmenter le taux de prélèvements obligatoires. Et le gouvernement est contre tout prélèvement sur le pouvoir d'achat des ménages. Tout impôt nouveau doit être strictement compensé. (...) La fiscalité écologique ne doit pas se résumer à une compilation de petites taxes. Il faut une profonde révision. L'objectif est de taxer plus les pollutions, notamment les énergies fossiles, et de taxer moins le travail.
Je m'engage à ce que la révision générale des prélèvements obligatoires se penche sur la création d'une taxe "climat-énergie" en contrepartie d'un allègement de la taxation du travail pour préserver la compétitivité (...) et pour préserver le pouvoir d'achat (...).
A chacun de nos @sinautes de conclure si, compte-tenu de ces conditions, il estime que la symbolique taxe a une chance d'être, oui ou non, "retenue".
Enfin, une des annonces-phare: l'arrêt des constructions d'autoroutes (annonce faite quelques jours avant la fin du Grenelle). Ecoutons les cris de triomphe de TF1 et France 2.
Durée 0mn28
TF1 évoque "l'arrêt des projets autoroutiers". "Autre annonce surprise, renchérit France 2, le gel des constructions d'autoroutes et d'aéroports."
Mais la table ronde "mobilité et transports" introduisait un bémol de taille: "les nouvelles infrastructures routières et autoroutières seront limitées à la résolution des cas de sécurité et de congestion, ou d'intérêt local. Ce principe s'appliquera avec bon sens."
On peut parier que "l'intérêt local" est promis à un bel avenir.
Comme le rapportait Le Canard enchainé de la semaine dernière, le ministre des transports, Dominique Bussereau, a commencé à appliquer ce principe "avec bon sens" en réaffirmant discrètement dans le quotidien Sud-Ouest, alors que les tambours du Grenelle battaient son plein, son accord au projet d'autoroute Langon-Pau.
(Enquête de Aurélie Windels)
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